La Chine et la chaîne de valeur mondiale

Nous utilisons des données commerciales au niveau des transactions combinées à des données d’enquêtes sur les entreprises manufacturières pour mesurer et analyser l’augmentation du contenu intérieur de la Chine dans les exportations, ou son ratio de la valeur ajoutée intérieure dans les exportations aux exportations brutes (DVAR). Nos données commerciales couvrent l’univers des exportateurs chinois au cours de la période 2000-2007, ce qui nous permet de construire des ratios fermes, industriels et agrégés dans le temps pour étudier leurs évolutions. Notre approche au niveau de l’entreprise nous distingue des récentes publications en plein essor sur la mesure de l’industrie et de la valeur ajoutée intérieure agrégée dans les exportations qui s’appuient sur des tableaux d’entrées-sorties (IO) et nous permet de prendre en compte l’hétérogénéité des entreprises pour minimiser le biais agrégé.
Nous constatons que l’augmentation de la valeur ajoutée intérieure des exportations par rapport aux exportations brutes est principalement due à des exportateurs de produits de transformation individuels qui substituent des produits nationaux à des matières importées, tant en termes de volume que de variétés.
D’autres facteurs, tels que la hausse des salaires, l’évolution de la composition des exportations chinoises vers les industries à DVAR élevé ou le secteur non-transformateur, ou les entrées et sorties d’entreprises, ne peuvent pas expliquer la tendance à la hausse au cours de la période de notre étude.
Les résultats de nos recherches confirment un article récent de Constantinescu et al. (2015), qui suggèrent que la transformation structurelle de la Chine pourrait être une raison importante du récent ralentissement du commerce mondial, car la Chine s’appuie moins sur les matières étrangères grâce à ses industries nationales des intrants intermédiaires de plus en plus compétitives.
Dans un nouveau projet, nous avons appliqué notre méthodologie au niveau de l’entreprise pour mesurer la valeur ajoutée intérieure des exportations aux exportations brutes pour un large éventail de pays, sur la base des données de transaction douanière importateur-exportateur appariées de la base de données dynamique des exportateurs de la Banque mondiale. Les résultats préliminaires présentés dans la figure 3 montrent une tendance à la hausse du DVAR pour des pays comme le Bangladesh, le Guatemala, Madagascar et le Maroc. Un trait commun de ces pays est leurs politiques commerciales et d’IDE favorables qui renforcent leur participation aux chaînes de valeur mondiales, comme la Chine.

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